Investissement forestier, comment marche sa fiscalité ? Est-ce rentable aujourd'hui ?

25 oct. 2022
PAR NICOLAS PEYCRU

Si l’investissement forestier permet des rendements relativement faibles, il représente néanmoins une niche fiscale offrant la possibilité de diminuer son impôt sur le revenu. 

Pour ce faire, l'individu doit être domicilié en France, ce qui lui permettra de bénéficier d'un avantage fiscal, que ce soit au titre de l'IR ou de l'IFI (impôt sur la fortune immobilière). 

 

Comment réduire son imposition ?

La défiscalisation entre dans le cadre des investissements forestiers suivants :

 

  • L’achat direct de forêts, ou de terrains en nature de bois. La réduction d’impôt est, dans ce cas, de 18% dans la limite de 5 700 euros de dépenses prises en charge par individu.

 

  • L’investissement tombant sous trois entités: le groupement forestier (GFF), la société d’épargne forestière (SEF) et le Groupement d’intérêt économique et environnemental forestier (GIEEF). Tous trois s’occupent des acquisitions, des reventes ainsi que de la gestion des actifs sur le territoire français. Ici encore, la diminution d'impôt est de 18% dans la limite de 5 700 euros de dépenses prises en charge par personne.

 

  • Des cotisations d’assurance concernant le risque de tempête. Dans ce cas, la réduction d’impôt est de 76% dans la limite de 6 250 euros de dépenses prises en charge par individu. L’investisseur peut bénéficier d’un crédit d’impôt pour un investissement forestier impliquant le reboisement, la récolte du bois ou la sauvegarde du peuplement. Les frais d’activités sont couverts par le particulier ou l’une des trois entités mentionnées plus tôt. Les travaux doivent être réalisés sur une propriété d’au moins 10 hectares d’un seul tenant ou d’au moins 4 hectares pour un tenant pour le compte d’une association de producteurs.

 

  • On a finalement droit à une réduction fiscale si l’on rémunère un gestionnaire forestier professionnel.

 

La réduction de son IFI à travers l’investissement forestier

L’investissement forestier donne aussi la possibilité au contribuable d’être exempté de l’assiette fiscale de l’IFI. L’abattement est de 75% de la valeur de la forêt pendant toute la période de détention, mais aussi en cas de donation et de succession. Toutefois, le détenteur s’engage à conserver la propriété pendant 30 ans dans le cas d’un achat direct, et pendant 2 ans s’il passe par un GFF, GIEEF ou un SEF.  La diminution d’impôt associée à l’IFI est compatible avec celle de l’impôt sur le revenu.

 

Quel rendement ?

Tout comme l’immobilier, l’investissement forestier fait office de valeur refuge, dans la mesure où il est peu impacté par la volatilité des marchés financiers. Toutefois, l’actif nécessite une plus longue durée de détention que l’immobilier afin de produire du rendement. La rentabilité de l’investissement dépendra beaucoup de l’emplacement et de la qualité du terrain. Néanmoins, un bon accompagnement, vous permettant notamment de bien optimiser vos bénéfices fiscaux, devrait permettre un excellent rendement.

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Le crédit d’impôt pour un investissement forestier

Le crédit d’impôt sur le revenu obtenu au titre d'investissement forestier (travaux forestiers, rémunération versée à un gestionnaire) correspond normalement au taux de 18%. Toutefois, ce chiffre peut passer à 25% pour les individus appartenant à une association de producteurs ou à un GIEEF. Le calcul diffère selon que l’investisseur ait acquis seul l’actif ou à travers un GFF, SEF ou GIEEF. Il varie également en fonction du type d’investissement.

 

2 cas de figure se présentent :

 

Acquisition d’un terrain forestier par un particulier :

  • La base de calcul est la somme des travaux réalisés dans la limite de 6 250 euros de dépenses prises en charge par individu. 
  • La base de calcul est la somme de la rémunération versée dans la cadre d’un contrat de gestion. Il ne doit pas dépasser 2000 euros en termes de dépenses prises en charge par personne.

 

Détention à travers un GFF, SEF ou GIEEF :

- La base de calcul est un pourcentage des travaux payés au GFF, SEF ou GIEEF correspondant aux droits détenus par l’individu dans le groupement. Il ne doit pas dépasser 6 250 euros de dépenses prises en charge par individu.

- La base de calcul est un pourcentage de la rémunération versée au GFF, SEF ou GIEEF correspondant aux droits détenus par l’individu dans le groupement. Il ne doit pas dépasser 2 000 euros de dépenses prises en charge par individu.

 

Les forêts, des placements insensibles à la crise ?

Le prix moyen des forêts est en hausse de 2,80 % en 2021 contre 2,30 % en 2020, selon l’étude publiée par La Safer en début d’année. On parle d’une progression de 10 % en 5 ans dans certaines régions.

Ainsi à l’opposé des actifs boursiers, les soubresauts économiques n’affectent pas l’investissement forestier. Le secteur du bois mérite certainement qu'on s'y intéresse. La clé réside dans l’acquisition de parts de Groupements Forestiers d'Investissement (GFI).

L’investissement initial est habituellement de 5.000 euros en cas de rachat de parts. Le montant peut vite grimper à 150.000 euros si on passe à travers la création d‘un GFI. Une réduction d’impôt sur le revenu de 18%, couplée à des objectifs de rendements annuels moyens d’environ 2%,  aura le bénéfice d’apporter une dimension ‘réelle’ à votre portefeuille d’investissement, tout en vous protégeant de l’inflation.

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